vendredi 28 janvier 2011

[Trip report] Las Vegas, part VI + epilogue

Day 6 - Mardi. Début des sessions profesionnelles à huit heures, la journée est longue. Pour dîner, on a le Revolution - Bar Lounge du Mirage - réservé de 19h30 à 21h. La soirée n'a aucun intérêt, je grignote quelques crudités avant d'aller m'asseoir sur la 1-2 du Mirage. La session se passe bien, j'ai eu du jeu et de quoi animer la table. A 21h pile, mes collègues se font dégager du Revolution - il est temps qu'ils puissent ouvrir pour la seconde partie de soirée aux clients - nous partons à six vers le Stratosphere. On prend un verre au 108ème étage. On sort au 109ème, la nuit est glacée et venteuse; pourtant quelques fous sautent à l'élastique - ce sont en fait des câbles avec un bout d'élastique - ou font des manèges qui secouent. La vue est superbe. Coucher tardif, probablement 1h30.

Day 7 - Mercredi. Pareil, boulot dès huit heures du matin. Dîner au Tao du Venetian - pareil, on a l'étage réservé de 19h30 à 21h00. Cuisine orientale excellente, du riz parfumé, des crevettes et du saumon moelleux et assaisonné de saveurs douces. En sortant à 21h01 - ils nous ont gentiment laissé une minute de rab' pour sortir du restaurant, dont la salle basse est pleine à craquer - mon chef me demande si je veux bien chaperonner un groupe pour aller au Rhino - c'est de ma faute, l'épisode glauque du Glitter Gulch a fait le tour des équipes, et l'idée de voir ce que peut donner un endroit classe du même genre les titille. On part à huit, dont une femme. Pour $70, on prend une limousine pour y aller. Dans la limo, je fais le briefing pour leur expliquer ce qu'ils vont voir, et comment fonctionne l'endroit - d'abord détailler où on peut s'asseoir, le prix de ce qu'on commande à boire, puis vient la description du manège des filles qui viennent appâter - ou faire profiter de leurs appâts, c'est selon. Ce qui est bien, c'est que je suis certain qu'en environnement professionnel, il n'y aura pas de débordements. En tous cas, mes collègues, mon chef, tout le monde apprécie le style de l'endroit. Comme quoi, la différence entre le beau et le sordide est très ténue. On rentre sagement à 23h30 au MGM, certains vont se coucher avec les yeux qui brillent, d'autres vont prendre un verre au Studio 54, la boîte du MGM. Je passe quelques minutes dans la boîte, avant d'en sortir : c'est rempli à 80% de gens du séminaire, la musique est trop forte, bref du grand classique. Mes collègues sortent rapidement et vont prendre un verre au bar, où ils rejoignent une autre équipe qui a atteri là. Minuit et quart, je vais sur la 1-2 puis sur la 2-5, à une heure du matin je tombe de sommeil, dodo.

Day 8 - Jeudi. Boulot dès sept heures du matin, on a une session technique de spécialistes qui a lieu au Mirage, où on va passer la journée. Lors d'une pause, on met en place la soirée pour aller voir O au Bellagio (retourner voir, en ce qui me concerne). Depuis l'expérience réussie du Rhino, j'ai acquis la réputation de proposer des bons plans à Las Vegas. On va prendre les places, pour être bien placés on se retrouve dispatchés çà et là, j'obtiens une bonne place au deuxième rang, j'ai de bonne chances de me faire arroser. En attendant le début, on traverse le Cosmopolitan, le City Center, l'Aria, pour revenir vers le Bellagio par l'arrière (le Vdara je crois). Spectacle, comme je connais déjà le script, j'en profite pour observer des détails qu'on ne peut pas voir la première fois. Je conserve tous les superlatifs déjà mentionnés pour décrire ce spectacle - rien que j'y penser j'en ai la chair de poule. Après le spectacle, qui a plu à la quinzaine de collègues qui ont fait le déplacement - les uns avaient suivi mon conseil, les autres avaient eu la même idée - on est invités par les grands chefs au Harley Davidson, qui se trouve entre le Planet Hollywood et le MGM. On doit être une quarantaine. Les hamburgers king size vont bon train, pour ma part je déguste des BBQ ribs. Promenage digestive vers le MGM pour rentrer. Je vais me poser en 1-2, au bout de trois quarts d'heure j'ai pris 190bb et il est une heure du matin, je vais faire ma valise. Il est trois heures du matin et je termine ce post, avec l'intention de ne pas dormir pour pouvoir m'écrouler dans l'avion. La journée va être longue, très longue.

Ici se referme ce carnet de voyage à Las Vegas. J'ai adoré les spectacles que j'ai vus, cette facette de la ville est vraiment une réussite. Côté social, ça s'est bien passé avec mes collègues, il n'y a rien de mieux que quelques (més?)aventures impromptues pour souder une équipe, façon [i]ce qui est arrivé à Vegas, reste à Vegas[/i]. Côté poker, les sessions ont payé une grande partie de mes frais persos, je ferai un état précis de ma bankroll la semaine prochaine quand j'aurai dormi et récupéré. Las Vegas possède ce double avantage qu'on est aussi content d'en partir qu'on était d'y arriver. Huit jours, c'est parfait pour en profiter, et pouvoir partir avant d'arriver à saturation.

Bye bye Las Vegas, et à la prochaine.

Post scriptum - depuis le WIFI de l'aéroport de Salt Lake City
J'ai finalement dormi quatre heures cette nuit. Voici quelques tips de voyage, j'ai quelques heures avant ma correspondance.

- Les tarifs téléphoniques vers la France sont exorbitants. Quelque chose comme $25 la première minute, puis $6 les minutes suivantes. En huit jours et un coup de fil quotidien chez les miens, j'en ai eu pour $640 (surprise au check-out). La prochaine fois, ce sera en voix sur IP, même si la qualité sonore est médiocre (fréquentes coupures de son, paradoxalement la vidéo sur la webcam passe mieux). Je n'ose pas imaginer la douloureuse pour mes collègues de travail, qui ont passé leur semaine en textos, petits coups de fil et data roaming (e-mail surtout) sur leurs blackberrys professionnels (c'est à dire un parcours Nevada-France-Nevada, facturé des deux côtés - émission et réception).

- Si vous n'arrivez pas à avoir un vol Paris-Las Vegas direct, il faut savoir que certaines villes sont plus pratiques que d'autres pour avoir une correspondance. J'ai un collègue qui rentre par Houston, qui possède un aéroport national et un aéroport international disjoints - a priori en deux heures, c'est trop juste pour une correspondance réussie. A Salt Lake City, les terminaux sont proches, je n'ai eu aucun contrôle entre la sortie de l'avion de Las Vegas et la porte d'embarquement vers Paris, où je suis actuellement. J'aurai probablement les contrôles américains de sortie du territoire en zone internationale à Roissy.

- A propos de contrôles, j'avais anticipé en remplissant le formulaire ESTA sur internet; mais je n'ai pas vu la valeur ajoutée de la manoeuvre, quand j'ai du me coltiner à nouveau le même formulaire en version de poche en arrivant, avec mon identité, ma destination, et les réponses habituelles aux questions - déjà la dernière fois j'avais bon, trop facile le quiz.

Je ferai plus tard la description du style des touristes américains sur la 1-2, bien connue sur les forums sous le sobriquet 1-2 for fun.

mardi 25 janvier 2011

[Trip report] Las Vegas, part V

Day 5 - Lundi. J'émerge un peu plus tard. 9h30, j'appelle chez moi, puis je descends prendre mon petit déjeuner à la table de poker. 1-2, je me fais défoncer, version suckout sur suckout. De quoi remplir la section lamentations sur deux pages. Un exemple parmi d'autre : un pot limpé à six joueurs, je checke 97o de BB. Flop 972r. Deux checks, une mise, un call d'un fish absolu, je relance, le miseur (?) passe, le fish me paie son tapis et ouvre fièrement sa main en disant I put you on a bluff. Je regarde sa main, c'est KQo. Bien mon gars, bonne lecture. Turn et river plus loin, il a deux paires max. Allez, un autre coup : contre une serrure qui relance préflop, je setmine et il va à tapis sur le flop, insta turn overset. Au final, une session qui sert à vérifier qu'on est bien en béton armé contre le tilt, même quand le sort s'acharne. Bref.

Après un petit snack, direction l'Arena à 15h, où on commence notre séminaire. Il y a plusieurs années, j'avais déjà fait des séminaires professionnels à Las Vegas, mais il y avait entre huit cents et mille cinq cents personnes. Là, nous étions 4700. Cela représente un stade et demi de spectateurs d'un match de basket américain en NBA. Il faut une demi-heure pour remplir les gradins, puis une demi-heure pour les vider après les discours de motivation des troupes des VP. Très impressionnant. La journée finie - on a un hectare de hall d'expositions dans le business center - j'ai à peine le temps de déposer quelques goodies dans ma chambre qu'on reprend déjà le bus pour aller dîner au Paris, où nous avons un buffet au centre de conférences. Vers 21 heures, une partie de l'équipe à laquelle j'appartiens décide de partir voir Fremont Street la nuit. On y va à huit. En traversant les quartiers du Nord du Strip, je découvre un Las Vegas miteux que je ne connaissais pas. Je demande qu'on nous dépose au Golden Nuggets. Puis à pied, on remonte Fremont Street jusqu'au podium où un avatar de Lady Gaga gargarise Poker Face, pendant qu'un danseur se trémousse à ses côtés sur la scène. Elvis et Michaël Jackson discutent avec les Blues Brothers, tandis que des touristes se font prendre en photo aux côtés de grosses femmes aux sens obusiers, que dis-je, ballonsdebasketiers. En attendant une partie de la troupe qui s'est égarée, on essaie de trouver un bar sympa par anticipation. Après un premier essai infructueux - un bar façon casino électronique avec deux filles qui remuent leur popotin sur une estrade entre les tables de blackjack - le plafond lumineux de Fremont Street s'illumine et démarre la séquence d'animation qui enchaîne un orage, puis de la musique de Queen. Quelques minutes plus tard, la rue reprend son activité.

Nous retrouvons nos collègues et remontons à nouveau Fremont Street. Devant un bar à lap dance (edit : le Glitter Gulch), mes collègues m'envoient en éclaireur pour voir si le bar est correct côté boissons. J'entre, je demande les modalités : l'entrée est gratuite et on doit commander deux boissons par personne, à un prix raisonnable. Comme on souhaite juste boire un verre et que tout le monde a plus de dix-huit ans, on entre. Ils prennent la commande, avant de nous proposer de nous installer à huit bien alignés sur des tabourets au bord de la piste des filles. On refuse poliment, on réussit à s'installer dans des fauteuils avec des tables basses - habituellement réservés aux clients qui commandent une bouteille. Comme l'endroit n'est pas plein à craquer, et qu'on forme sûrement une cible de choix - on ressemble forcément à une bande de touristes - il y a plusieurs vagues de tentatives d'intrusion de filles qui viennent appâter le gogo. En utilisant le langage des affaires - campagne publicitaire, échantillon pour forcer la vente, prix à la tête du client - je décris la situation à mes collègues, et il faut jouer assez serré. Comme mes collègues ne sont pas tous à l'aise en anglais, je sers aussi de traducteur. Bref, on est là pour boire nos verres, et on leur fera signe après, merci bien mesdames. Après plusieurs vagues d'assaut, à chaque fois avec des filles différentes qui cherchent à s'installer sur la banquette ou sur les genoux, on réussit à avoir un moment de calme et à discuter tranquillement. Puis une asiatique, probablement japonaise, revient à l'assaut et attaque le plus timide et le moins anglophone de nos collègues. Selon la méthode éprouvée du 1.je m'assois sur tes genoux, 2.j'enlève mon soutien-gorge et je fourre ta tête entre mes seins siliconés et 3. je me retourne pour remuer les fesses entre tes cuisses, elle a passé la vitesse supérieure sans qu'on lui ait rien demandé, et comme je suis tourné dans une autre direction, je ne me rends pas compte tout de suite de son manège. Je l'interromps donc, et elle est en train de nous réclamer $40 pour son semblant de private dance. Elle argumente que trois de mes collègues qui discutent sur l'un des canapés lui ont demandé d'aller titiller celui-là. Je hausse le ton, en lui disant "Lady, you know the rules. Did my colleagues tell you that they would pay you? No. Did my colleague say yes to your dance? No. Lady, you know the rules." J'espère que j'ai été convaincant (je me suis levé, j'ai parlé fort pour couvrir la musique en levant le doigt, sans doute pour me donner de la contenance), parce qu'on ne sait jamais, ça pourrait tourner au vinaigre. Elle s'énerve, mais elle n'a pas d'arguments en sa faveur pour se faire payer quoi que ce soit, et tourne les talons en ramassant son soutien-gorge. Dans les minutes qui suivent, je recommande qu'on termine nos verres et qu'on ne s'éternise pas, ce qu'on fait. On sort cependant de la boîte sans encombre.

Downtown Las Vegas, que je n'avais jamais visité, reste à mes yeux un Las Vegas miteux, et les éclairages des quatre hôtels qui font l'angle (Golden Nuggets, Binion's, Fremont et 4 Queens) ne valent pas mieux que les miroirs clinquants des bars à putes des saloons des westerns américains. La chair est triste, disait le poète. Cette soirée glauque, pas forcément désagréable dans la mesure où tout est resté sous contrôle, me conforte dans l'idée que j'ai vécu d'autres moments, plus empreints d'esthétique ou de sensualité, lors de mon séjour à Las Vegas. Et puis, à Fremont Street, ils sont nuls en Pleasure As A Service*. Mon chef aura le mot de la fin : c'était glauque, mais on s'est quand même bien marrés.

Quant à moi, je m'endors au son de mon rêve familier :
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.


...zzzZZZzzz...

* dans l'industrie informatique, la tendance est au Cloud Computing, qui reformule tout en [i]As A Service[/i] : Infrastructure As A Service, Platform As A Service, Software As A Service, etc.

Post scriptum : Je me suis rendu compte que je ne vous avais pas décrit le show à l'américaine en environnement professionnel. Il y a de la musique, des spotlights dans tous les sens, et les grands patrons savent aussi préparer quelques surprises marrantes - je sais que tout le monde a vu sur internet Steve Balmer complètement allumé il y a quelques années chez Microsoft. Ainsi cette année, on retouve les #2, #3 et #4 de la boîte dans le désert du Nevada, visiblement fatigués et mal habillés, et l'un d'entre eux passe un coup de téléphone sur un portable. Allô, Michael? (nota : Michael Dell). Oui. Quoi, le séminaire annuel? Ca ne va pas être possible, Michael...

S'ensuit un enchaînement de photos qui retrace le parcours chaotique des trois comparses dans Vegas, façon Very Bad Trip. Mais, chhhhhhhut! Ce qui est arrivé à Vegas, reste à Vegas.

lundi 24 janvier 2011

[Trip report] Las Vegas, part IV

Day 4 - dimanche. Je vous le dis tout net, en cumulant le meilleur de vendredi et de dimanche, je viens de passer l'une des meilleures journées de ma vie. Pas mieux que le jour de mon mariage ni que chaque jour de naissance de mes trois fils, mais très haut dans la liste.

Réveil ... je me suis rendormi, réveillé pâteux parce que l'air est très sec dans la chambre, même quand l'air conditionné est mis au minimum - c'est à dire qu'il est en position éteinte, mais l'air est brassé quand même. La douche, même si elle me réchauffe, ne suffit pas à dégager un gros mal de crâne qui commence à poindre. Alors, direction la poker room et ses chocolats chauds.

1-2, huit heures du matin, j'ai un concurrent très sérieux à ma gauche quant à la tenue vestimentaire - rappelez-vous, dès mon arrivée je suis allé faire du shopping. Ce que je n'ai pas raconté, c'est que j'ai fait mon Bond18 et que j'ai fourni ma garde-robe de plusieurs costumes neufs - ça faisait bien plusieurs années que je n'en avais pas acheté. Bref, je porte un costume neuf tous les jours, chemise cravate pull veste et, par-dessus tout cela, une écharpe. Le mec est en costume et boutons de manchettes - il porte probablement une montre hors de prix, ce qui le place clairement dans une catégorie au-dessus, côté chic s'il en a les moyens, côté bling-bling s'il ne les a pas. Seconde surprise, il assure la parlote à la table, et lorsqu'un ami vient le voir derrière le rail, il s'adresse à lui en français! Voilà donc un Suisse, blond et barbu comme Obi-Wan Kenobi jeune, sapé comme un milord, qui boit des scotch avec un zeste (?) de Coca, tout en se plaignant du service qui ne peut pas lui apporter un scotch sans glace, au lieu de remplir le verre au tiers avec des cubes pilés. Il me raconte qu'il est arrivé il y a peu, et qu'il y a un gros tapis à la table qu'il veut absolument déstacker. Je regarde, lui a 1200 devant lui sur une 1-2 là où la cave max est à 300 - il a donc du gagner quelques coups; un jeune noir américain semble avoir entre 1500 et 2000 devant lui, pas besoin de compter les piles de jetons rouges ($5 par jeton), il couvre toute la table. - lui aussi a dû en gagner quelques-uns. Le black me semble solide, et le blondinet commet une grosse erreur en ciblant son adversaire. Début de matinée, rien de spécial. Pause téléphone à dix heures et demie, je redescends vers 11h et on me propose une place sur la 2-5 qui ouvre. J'y vais. Je masse mon crâne pour museler la migraine qui pointe, je finis par me sentir mieux. Sur la 2-5, je me contente de réceptionner quelques livraisons, notamment un ou deux bluffs du Suisse, qui réussit en moins de deux heures, à lâcher $1500 sur la 1-2 - il faut le faire - et probablement $1500 sur la 2-5. A jouer 99/70/25, contre huit adversaires dont aucun fish évident, ça n'allait pas durer très longtemps, je vous l'accorde.

En début d'après-midi, je regarde depuis la partie de poker le début du match de football entre Green Bay et Chicago - football américain, s'entend. Derrière nous, le hall réservé aux écrans de sport est plein, et dans l'après-midi - car un match de football dure bien trois heures réelles - chaque bar ou chaque écran de télé qui diffuse le match a devant lui une foule nombreuse et peinturlurée (en vert pour Green Bay, en bleu pour Chicago). Un peu avant treize heures, je quitte la poker room. Je passe au centre de conférences pour aller pointer et récupérer mon kit de travail pour la semaine prochaine - badge, emploi du temps, polo au logo de la société... Puis direction le New-York New-York pour acheter une place pour le spectacle Zumanity du Cirque du Soleil. Séance à 19h30. Puis direction le Bellagio pour prendre une place pour le spectacle O du Cirque du Soleil. Séance à 22h, il va falloir enchaîner. Je me promène du Bellagio vers le Cosmopolitan, puis le City Center, je peine un peu à trouver la petite fontaine qui s'est construite récemment : il s'agit de celle devant l'entrée de l'Aria, avec de beaux jets d'eau. Pas de bol, le soleil se reflète dans les vitres des tours d'aciers des environs, difficile de prendre une bonne photo avec un téléphone. 15h30 et je n'ai toujours pas déjeuné : je m'installe dans un café de l'Aria, où je déguste des penne al pesto et un jus de carotte savoureux.

Repu - vous avez remarqué qu'un repas par jour suffit à Vegas? - je rejoins le MGM à pied - j'ai fait deux stations en tram tantôt entre le Monte-Carlo et le Bellagio, côté ouest du Strip - et je rejoins le spa. J'obtiens un rendez-vous à six heures pour un soin du visage, chose que je n'ai encore jamais faite. Comme il est cinq heures et demie, on m'invite à me relaxer dans le spa, excellente idée. Je profite des jets massants dans l'eau chaude avant de reprendre une douche, puis d'aller à mon rendez-vous. Cinquante minutes de bien-être, pas besoin d'ouvrir les yeux il n'y a qu'à se laisser faire, voilà une première fois réussie. Je reprends une douche fraîche avant de me sécher et de me rhabiller, il est sept heures quand je quitte le spa, heureusement que le MGM et le New-York New-York sont l'un à côté de l'autre - c'est à dire qu'il ne faut qu'un quart d'heure à pied pour y aller.

Zumanity. Le cirque du soleil revisite la sexualité, que dis-je, les sexualités, dans un spectacle sensuel pour la danse et les numéros de cirque, et un style cabaret où l'on interagit avec le public pour les sondages d'opinion. Avais-je des voisins coincés ou blasés, j'avais l'impression d'être dans une zone qui ne riait pas aux blagues d'une Liz Taylor de Cabaret en Madame Loyale, mais pire, qui n'applaudissait que peu les numéros époustouflants qui agrémentent l'histoire. Lors de la vente de billets, on m'avait précisé qu'il fallait d'abord être ouvert d'esprit pour ce spectacle, un point bien plus important que d'avoir ou pas plus de 18 ans. Les numéros étaient époustouflants, je l'ai déjà dit. A la fin du spectacle, j'étais tout émoustillé - thrilled, pour être exact - mais j'avais moins d'une demi-heure pour rejoindre le Bellagio pour le second spectacle. J'ai un peu tracé dans les couloirs pour rejoindre le tram et retraverser le Bellagio jusqu'au théâtre de O. Si je suis resté sur le cul après Zumanity, ce n'était rien en comparaison de O. Impressionnant? Enorme? Monstrueux? Awesome? Les superlatifs manquent. Dans ce spectacle, la scène est partiellement immergée - l'eau est le thème principal, dans un monde aux créatures féériques vivant dans l'eau ou à proximité - et les numéros sont, de très, très loin, les plus impressionnants numéros de cirque ou de music-hall que j'ai vus. C'est indescriptible, car tous les personnages passent à un moment par l'eau, je vous laisse imaginer la difficulté de faire du trapèze, des contorsions, ou des numéros d'équilibre, tout en portant des costumes trempés. Il y a de la natation synchronisée, des numéros dont seuls les chinois ont le secret, des artistes qui se lancent à toute vitesse dans les airs et qui se rattrapent du bout des ongles, ou virevoltent avant de plonger dans l'eau. Le public est éclaboussé fréquemment, d'ailleurs. Au sixième rang, j'étais idéalement placé, et peinard rapport aux gouttes d'eau.

Rien que pour les trois spectacles du cirque du soleil que j'ai vus (Beatles : Love, Zumanity, O), ce séjour à Las Vegas en valait la peine. Demain, boulot boulot, je pense que je n'aurai pas grand-chose à poster, ni côté poker, ni côté spectacles. Je vous raconterai peut-être les dîners, car on va dans un hôtel différent chaque soir de la semaine - on ne peut pas faire manger quatre mille personnes au même endroit. Le Paris, le Mirage, et je ne sais plus quels autres hôtels sont au programme.

Bonne nuit. Bon après-midi à tous.

dimanche 23 janvier 2011

[Trip report] Las Vegas, part III

Day 3 - Samedi. Comme vendredi a placé la barre très haut, il fallait s'attendre à ce que samedi ne soit pas forcément au même niveau. Réveil 6h, douche, à 7h et quelques je rejoins la 1-2 for fun, j'enchaîne les savoureux chocolats chauds à la crème fouettée. Pas d'exubérante américaine ce matin. Les mecs sont limite bourrés, et font la conversation avec un fort accent du centre, tout en conservant leur lucidité au poker. Le rythme de la table est tellement lent que je demande à changer de table - heureusement ce matin, il y en a deux. Sur l'autre table, le rythme est bien meilleur; il y a moins de mecs bourrés, mais il y a encore de quoi prendre des jetons à la table. Je remonte dans ma chambre à dix heures pour téléphoner chez moi. Le temps de mettre en place la webcam pour pouvoir discuter plus longtemps qu'au téléphone, il est déjà onze heures quand je redescends à la table où j'avais laissé mes jetons qui, forcément, n'y sont plus - ma place a été donnée. Je vais voir le floor pour récupérer mes jetons, heureusement je me rappelais du montant approximatif de mon tapis, et bien sûr de mon siège à la table. Il m'a quand même fallu mon passeport et une empreinte digitale pour remplir leurs papiers pour ce type de procédure. Je récupère les bénefs du matin, de quoi entretenir la journée.

Je vais me promener, il fait toujours soleil dans le désert du Nevada, mais les températures restent hivernales, je porte un pull, une veste et une écharpe. L'écharpe est très utile, surtout à l'intérieur, quand vous passez par un endroit où d'un coup, un flux froid d'air conditionné vous tombe sur la nuque. On risque davantage de s'enrhumer à l'intérieur des hôtels qu'à l'extérieur.

Il est 14h lorsque je repasse par la poker room, où une quinzaine de tables sont ouvertes, et où le floor annonce qu'il ouvre la 2-5. J'en profite alors pour me caver petit bras (300). L'après-midi est maussade : je perds deux coups dès le début, au point de devoir compléter ma cave, puis j'ai un désert absolu de cartes. Il me faut attendre une livraison d'un (semi-)fish, le genre Darvin Moon, qui après avoir misé préflop puis au flop, passe la surmultipliée à la turn et paie ma relance à tapis sur 9c9h2c2d avec KsKd - évidemment, j'ai un neuf en main : 9sTs. Après avoir doublé ainsi, je reste stable faute de cartes. un vol au bouton se transforme en strike lorsque je déstacke deux adversaires avec 5c2c. Un limper en early, je relance à 20 au bouton, une jeune femme en SB relance à 40, la blinde passe, le limpeur paie 40, et je décide d'aller voir le flop (ce qui est sans aucun doute un mauvais call avec ce genre de main). Je trouve un flop parfait 8h5s2h, la jeune femme mise son tapis au flop (ah?), le limpeur paie juste (ah?), j'envoie mon tapis (ça c'est fait) et il paie en rechignant avec QhQs (les américains qui sont scared-money au poker voient des brelans partout et imaginent toujours que leur adversaire peut slowplayer AA/KK). La jeune femme a AdKc. Deux briques plus tard, je remporte le pot. A cinq heures passées, je quitte la table pour le programme de fin de journée.

Je traverse donc le MGM pour aller au théâtre Ka, un autre spectacle du cirque du soleil. Pas de bol, le spectacle fait relâche jusqu'à début février, mais ils n'ont pas cru bon de diffuser l'information dans le guide des programmes que j'avais récupéré dans un taxi. Je me dis alors que je vais aller au New-York pour prendre un billet pour un autre spectacle du cirque du soleil, mais je me rends compte sur la passerelle que j'ai déposé mon passeport dans ma chambre, je fais alors demi-tour pour aller le chercher. Deux kilomètres de couloir plus loin, je me dis que j'irai demain au New-York - le spectacle passe le dimanche, ok très bien - et que pour ce soir je vais rester au MGM. Il reste donc le spectacle du Crazy Horse, du classique importé de nos faubourgs montmartrois. Horaire : j'ai le temps d'aller dîner avant et d'y aller après, parfait. En passant prendre mon ticket de spectacle, il est huit heures moins cinq, le premier service du spectacle commence dans cinq minutes. Comme je suis client du MGM, j'ai droit à une réduction et à une place en plein centre, à deux rangs de la scène. La salle est une salle de music-hall, avec des tables disposées dans la salle. Le spectacle est dans la tradition du Crazy Horse - des danseuses habillées de quelques étoffes et surtout de lumières. La qualité des chorégraphies est excellente, et les séquences en groupe sont synchronisées comme du papier à musique. Les chansons - façon cabaret - sont en playback, mais les danseuses miment les paroles en accentuant l'articulation des mots (il y a des chansons en français et d'autres en anglais), avec un rendu très crédible. Deux numéros de music-hall sont intercalés entre les séquences lascives ou sensuelles des danseuses, et la palme des applaudissements du public revient aux Scott Bros. Le lien vous donnera une idée de ce qu'ils font - à quatre mètres d'eux, le résultat est tout simplement hallucinant. On entend d'ailleurs comme le public se lâche en les voyant, et par la suite la salle était à fond dans le trip avec les danseuses - là où au début du spectacle, la salle était calme - ou bouche bée, je ne sais pas.

En sortant du spectacle, je suis allé dîner au buffet du MGM. Pour moins cher qu'au Wynn, tu as un buffet de qualité bien moindre qu'au Wynn. Je ne vous le recommande pas.

En résumé, j'ai passé la journée un peu distrait, la tête dans les nuages, parfois j'étais dans la lune à la table de poker, parfois je ne m'intéressais que moyennement à ce qui se passait à la table, faute de cartes, et je regardais les matchs de basket universitaire à la télé. Après la loose du Ka, le spectacle du Crazy Horse au MGM a été une très agréable surprise, et sans conteste le point d'orgue de la journée. Au-delà de leurs jambes interminables, les danseuses du Crazy sont parfaites en chorégraphie, dans un spectacle esthétique et rythmé.

Il est onze heures, je ne tiens plus debout. Demain dimanche, les collègues vont commencer à affluer dans l'hôtel, j'irai probablement au spectacle du New-York. Il faut aussi que j'aille voir les tours et les fontaines du Cosmopolitan, qui est sorti de terre il y a peu entre l'Aria et le Bellagio. Lundi, fin des vacances, on a un programme de conférences assez chargé, et trois soirées sur quatre sont déjà prises - probablement par des buffets-rencontres entre équipes, mais vu qu'on va être des milliers...

samedi 22 janvier 2011

[Trip report] Las Vegas, part II

Day 2 - Vendredi, réveil 4h en pleine forme, après cinq heures de sommeil. J'espère ne pas avoir de gros coup de barre en début d'après-midi. Entre 4h et 6h, douche rasage puis je lis les e-mails du boulot - je sais, je suis censé être en RTT. 6h, je descend prendre un petit déjeuner, et comme j'ai l'impression d'avoir trop mangé la veille, je me pose en 1-2 (for fun?) pour siroter quelques chocolats chauds ($1 tip). Une américaine, qui a probablement enchaîné la nuit, les bloody mary's et les livraisons, tient le rôle du moulin à paroles. Moitié Whitney Huston, pour la beauté, moitié Whoopi Goldberg, pour le babil incoercible. Toute la table se mord la joue tant le spectacle est à pouffer de rire; les croupiers quant à eux envient les deux papys de la table qui, la surdité aidant, sont moins sensibles au volume sonore de la jeune femme. Au début, chacun a essayé de placer une phrase pour amuser la galerie, avant d'abandonner la lutte devant un flot continu de paroles. Elle ne fume pas, mais elle boit et elle cause - aurait pu écrire Audiard. C'est la seule table ouverte au MGM à cette heure matinale, il n'y a aucun bruit ambiant pour diluer son monologue.

Je la vois 4-bet boîte avec 88 puis 99 et se faire déstacker par AK puis par AA; elle change de place à la table, et comme de nouveaux joueurs arrivent, elle entreprend son jeune voisin de gauche, qui représente à ses yeux le meilleur rapport beauté/âge - entre 24 et 26 ans, assez de barbiche pour ne plus avoir l'air d'un gamin, assez grand pour faire paraître quelques muscles saillants sous son t-shirt, mais bien trop brun pour ressembler à Brad Pitt. Continuant son monologue, et tout en pressant le bras droit de son voisin, elle commente un coup terminé et, entre deux oh my god, laisse échapper un fucking you que je qualifierais, comment dire? D'affectueux. Erreur grave : il y a des micros et le floor arrive immédiatement, se place derrière le croupier, et, impassible, récite le règlement qui interdit tout comportement déplacé - gestuel ou verbal - et précise à la demoiselle qu'il sera contraint de lui faire quitter la table si cela se reproduit. Elle se reprend immédiatement, et trois donnes plus tard, entre un thank god et un wow god, elle laisse échapper un I wish you didn't bet so I win the fucking pot. Re-floor, qui arrive avec les racks, sanction immédiate, la demoiselle quitte la table. On sait très bien que cela lui a échappé et qu'elle n'était pas en train de réellement proférer une insulte, mais les américains ne plaisantent pas avec les règlements. La table devient passablement chiante, il ne se passe pas grand-chose et je n'ai pas de jeu - le mode setup du mélangeur de cartes semblait désactivé. A dix heures, je remonte dans ma chambre pour téléphoner chez moi.

En redescendant, je change de vitesse à table, façon 1-2 for fun. Beaucoup de mains jouées, beaucoup de mains relancées avec des montants de relance allant de 3bb à beaucoup plus. J'ai un setup avec brelan contre un adversaire qui a touché sa ventrale broadway à la turn; je complète ma cave puis je monte doucement. Deux heures plus tard, j'ai martyrisé la table, déstacké nombre de petits tapis aussitôt remplacés par d'autres joueurs, distribué et reçu des bad beats à la pochetée, mais toute la table s'amuse, et je dois dire que moi aussi. Quelques bluffs se transforment en main gagnante - je mise, je pense être en bluff, on me paie, ah non ma main gagne, wtf? Entretemps, d'autres tables se sont ouvertes, l'après-midi commence et je décide d'aller me promener. J'ai recensé le carnet des spectacles de janvier, noté les horaires et les hôtels où ils ont lieu, c'est parti.

Comme je n'ai pas encore déjeuné, et que je vais aller au Mirage pour l'après-midi, je prends le monorail en direction du Nord, pour atteindre le Wynn, direction le buffet. Les appréciations à son sujet ne sont pas usurpées : le buffet du Wynn c'est les nuts (de mémoire, je crois que cette phrase est de vieto). Pour $40, la variété et la qualité des plats est parfaite. Plats chinois, japonais, fruits de mer, poissons, viandes, salades, pizzas etc. J'ai mangé des bouchées à la vapeur, des maki, des crevettes fraîches, de la patte de crustacé d'Alaska dont je ne connaissais pas le nom - ça ne vaut pas les homards du marché de Granville mais c'était quand même très bon - de l'agneau, des gnocchi, quelques légumes, des fruits secs, tout ça en petite quantité, et j'ai terminé par deux boules de glace à la fraise - savoureuses comme des fraises fraîches fondantes. Seul bémol : leur ice tea était dégueulasse - le thé américain, chaud ou froid, est de saveur très inégale selon les endroits. De toute façon, mieux vaut ne pas trop boire pour ne pas se remplir l'estomac, et profiter de la variété des plats. Rappelez-vous : Le Wynn. Les nuts.

Puis je prends la direction du Mirage pour acheter un billet pour le spectacle Beatles : Love, by Cirque du Soleil. Séance à 18h30-19h, j'ai deux heures devant moi, je pars me promener dans ces hôtels que je connais moins : le Venetian, le Palazzo, le Wynn, le Treasure Island, le Mirage. Dans ce coin, il vaut mieux utiliser les passerelles pour traverser la route : tant le Strip que le Sand sont difficiles à traverser à pied, même sur un passage piéton. La place Saint Marc miniature, avec un faux ciel nuageux et les terrasses sous les arcades me rappelle des promenades à pied dans la cité lacustre.

Retour au Mirage, pour le spectacle. Sachant que j'allais acheter une place, j'ai pris un ticket de réduction à l'entrée du Mirage - à Vegas il y a toujours un endroit où l'on cherche à vous refiler une bonne adresse ou une réduction pour ci ou ça - et pour $90 j'ai une place de premier choix. Il n'y a pas à dire, les américains ont le sens du show, ils y mettent les moyens. Associant la danse et le cirque, les troupes du cirque du soleil sont fabuleuses. La scène est au centre, des plateaux montent du sous-sol jusqu'à la scène, des câbles et des projecteurs partent du plafond : le spectacle est tout autour de vous, et vaut vraiment le déplacement. La musique des Beatles rythme les danses et les numéros, les paroles des chansons racontent l'histoire - et, bien évidemment, all you need is love.

Sorti du Mirage, je prends la direction du Rhino, où je ne suis jamais allé. Cette journée est donc à mettre en grande partie au crédit des GP qui ont défriché la jungle de Vegas pour trouver les bons plans. Alors, le Rhino... dans l'ensemble, c'est un bar, avec des scènes de danse, et une densité de demoiselles en bikini qui frise les heures de pointe dans le métro parisien. Je commande à boire, je m'assois loin de la scène principale, j'observe. Je discute avec une jeune femme moitié japonaise, moitié silicone, qui m'explique comment fonctionne la maison. Le principe est assez simple : les filles abordent (accostent?) les clients pour leur proposer une danse en salon privé. Rien de moins, rien de plus. A nouveau, je dois admettre que l'appréciation des GP est juste : la densité de bombes atomiques sur un demi-hectare a de quoi saturer n'importe quel compteur Geyger. Et malgré leur jeune âge, la jeune vingtaine pour la plupart, elles sont (re)faites à l'uranium enrichi. Quoi raconter d'autre? Je n'ai jamais apprécié les boîtes de nuit , ces endroits où la musique est forte au point qu'on doit faire un effort constant pour entendre ce que vous dit la personne qui est à cinquante centimètres de vous; où les modes musicales ont fait défiler tout ce que la musique commerciale fait de plus boum boum. Alors, je relève le défi d'aller m'installer dans ce qui semble être un carré VIP, sachant que je suis seul, et que je n'ai pas commandé de champagne, évidemment. Avec un peu d'aplomb et un verre à la main, ça passe tout seul, mission réussie, me voilà installé sur une banquette confortable. En chemin, j'ai pu constater que les filles avaient une attitude proactive pour attirer leur clientèle. Alors, je dois bien dire que c'est un plaisir de fin gourmet, pour quelqu'un comme moi qui n'ai pas un physique qui attire l'oeil façon Vincent Cassel (pour changer de Brad Pitt), de pouvoir décliner les avances de plusieurs très jolies jeunes femmes. Bref, le Rhino est, comme le sous-titre l'indique, un club réservé aux gentlemen.

Une fois mon verre terminé, je prends un taxi pour rentrer au MGM. Le temps d'écrire ce post, il est minuit, douche et dodo. J'ai encore la musique des Beatles dans les oreilles et les effets lumineux du cirque du Soleil dans les yeux. La Liberté >> {Heffner, Bellande, etc.}. Bonne nuit pour moi, bonne journée pour vous!

vendredi 21 janvier 2011

[Trip Report] Las Vegas, part I

Pendant que les copains s'éclatent à Deauville, j'ai eu la bonne idée d'aller passer quelques jours à Las Vegas, où ma boîte organise son séminaire annuel la semaine prochaine. Petit CR pour passer le temps.

Day -1 - Mardi soir, après un dîner agréable avec un copain, j'entame mon programme anti jet-lag en allant jouer la nuit à l'ACF. Séance 23h-6h.

Day 0 - Mercredi, the longest day. 6h donc, douche, p'tit déj, aéroport : tout est prévu pour que je m'endorme dans l'avion dès son décollage à 11h. Je me réveille vers 19h, il reste encore quelques heures de vol avant mon escale à Salt Lake City. Les rocheuses sous la neige ont du charme, mais l'absence d'arbres rend le paysage vraiment désertique. Où sont nos forêts et nos alpages? Changement d'avion, saut de puce, Nevada me voilà, taxi, arrivée au MGM à 17h heure locale. Douche, dîner, puis 2-5 au MGM. Session négative, pas de quoi hurler. Je vais me coucher à 1h30 du matin heure locale, histoire de valider le décalage.

Day 1 - Jeudi, réveil 9h, pas si mal. Je vaque jusqu'à 11h, puis shopping au Las Vegas outlet. Je déjeune sur place, il est déjà 15h quand je rentre au MGM. La journée est belle, mais j'ai eu ma dose de marche dans les magasins, alors je me pose de nouveau dans la poker room du MGM - le service des boissons est efficace et le tip standard est à $1, et j'ai soif. Session positive - qui compense largement celle de la veille, mais qui ne couvre pas le montant des courses. Je viens d'aller dîner, je vais me coucher un peu plus tôt ce soir - à 22h maxi je suis au lit, le temps de terminer ce post.

En repensant à la session, tant un 1-2 qu'en 2-5, j'ai vu un nombre de rencontres tout simplement hallucinant. Entre 16h et 19h, trois heures de jeu, maximum 100 mains, le nombre de brelans floppés était plus important qu'en Omaha 5. Les américains adorent jouer les paires, c'est bien connu et ça n'a pas changé, et voir un flop pour toucher son brelan est le sport national des nits de tous les états - de la Floride à l'Alaska - qu'ils soient des locaux ou des touristes en vacances à Las Vegas.

Liste partielle des setups de la journée.
1. Deux joueurs à tapis préflop, AsAc vs. AhAd. Split pot.
2. Deux joueurs à tapis préflop, KhKc vs. KsKd. Split pot.
3. J'ai doublé avec 7s6s sur 9s8h7d8s5s:, qui s'offre le luxe de battre ... 9c9d (qui a relancé early et eu 5 payeurs; puis a misé flop et turn).
4. Coup limpé sur la 1-2, la SB attaque un flop Ts5d2d et gagne le coup avec TcTh contre 4d3d en BB.
5. Coup limpé sur la 2-5, la BB check-raise un flop Tc5s4s vu par quatre joueurs et tout part à tapis sur le flop entre trois joueurs : le relanceur préflop AcAd, un intercalé KsQs, la BB 5d5c.
6. Coup relancé sur la 1-2, le relanceur c-bet un flop KsTd5d, gagne et ouvre KhKc
J'ai encore trois coups du même tonneau où un joueur floppe un brelan, une fois contre rien, une fois contre un tirage, une fois contre une overpaire. En moins de cent mains.

En dînant ce soir, j'ai un instant pensé écrire une article intitulé "is live poker rigged at MGM?". J'ai l'expérience de longues sessions de Texas Hold'em, et flopper un brelan sur une table de neuf joueurs, ce n'est pas tous les jours. Même en Omaha 5, toucher un tirage quinte flush avec un connecteur, ça n'arrive pas souvent. Et là, autant de brelans, deux paires d'As puis de Rois distribuées, des tirages quinte flush dont un qui rentre : le jeu était-il truqué? Pesons le pour et le contre.

Le jeu est truqué : il y a une machine gérée par le croupier qui gère les places libres. Chaque joueur qui s'asseoit est inscrit sur cette machine - son nom prénom et sa fréquence de jeu sont connues s'il a une carte MGM. Si un joueur sit-out, le croupier le place en sit-out, bref la machine sait combien il y a de joueurs à table. Il y a un mélangeur qui peut créer des setups à la demande. Même si les croupiers coupent le paquet, ils le font par le milieu, de façon régulière, et ce paramètre peut être intégré dans l'assemblage de la donne setup. Les mises straightforward des joueurs font le reste.

Le jeu n'est pas truqué : l'échantillon des mains observées est bien trop faible pour tirer la moindre conclusion. Il y avait cet après-midi un paquet de setups au MGM, et ça ne prouve absolument rien. Mais je vais rester aux aguets.

vendredi 14 janvier 2011

Tout est prêt pour Las Vegas

Bonne semaine, quelques sessions courtes, et rentables, ce qui ne gâche rien. Bankroll sept mille deux cents euros, résultat pour l'instant en avance sur mes prévisions. Pas beaucoup de mains à raconter, en une quinzaine d'heures de Texas Hold'em, j'ai grindé smallball; en une heure d'Omaha cinq j'ai touché un joli flop QhJh5c avec AhKhTd9s6d, qui est venu à bout du brelan de Valets adverse.

La semaine prochaine, je pars pour Las Vegas - pour le boulot. J'ai puisé dans la bankroll un budget de loisirs, qui contiendra un peu de poker et quelques activités de tourisme - Grand Canyon, spectacles, shopping. Le temps de rentrer, janvier sera terminé et, faute de jouer davantage, la bankroll ne devrait pas évoluer.

Bientôt sur ce blog, quelques photos de Las Vegas, ville atopique et atemporelle.

vendredi 7 janvier 2011

Bonne année 2011!

Bonne semaine de rentrée : la bankroll atteint désormais (après un cashout de quatre cents euros) un total de quatre mille six cent soixante-dix euros. Le jeu smallball est très rentable, et les setups ont tourné en ma faveur (AKhh vs. AA sur QhJh5s; KK vs J7ss sur KJ87J; AA vs. TT sur AdQsTd).

Deux ou trois heures par week-end, je joue online en SnG Turbo (2 minutes par niveau), 9 joueurs 50/30/20. Je multitable, huit tables superposées. L'ergonomie du logiciel m'empêche d'aller à 30 tables comme sur PS.com (SnG 90j). Je n'ai pas encore assez d'historique pour établir des mesures statistiques probantes (cf. mes posts de février 2010 Quantifying the doubling edge in tournament poker et de mars 2010 Enfin une tendance qui me plaît (second post de mars, après Autumn leaves and spring blossoms)), mais dès que j'ai de quoi, vous aurez la primeur de mon analyse. Bankroll : $199, SnG $6.50+$0.40.

J'ai feuilleté à l'ACF le livre de Jules Pochy, Made in Poker. Des photos de qualité - je cite Willy ***, photographe de métier et amateur de poker à l'ACF - qui illustrent l'histoire du poker moderne. Un livre tous publics.

Je vous recommande aussi Drôle de Poker, série de saynettes légères sur le poker, écrites et réalisées par mon camarade acteur - et amateur de poker - Arsène Mosca. Le buzz sur cette série se répand comme une traînée de poudre sur la toile. Les amateurs de poker y verront une version scénarisée d'anecdotes bien réelles - la réalité dépasse souvent la fiction autour du tapis vert... - et le grand public pourra découvrir l'humour décalé qui n'est pas sans rappeler d'autres séries françaises à sketches qui ont eu du succès. Voilà tout le bien que je souhaite à Arsène pour le lancement de cette série. Je n'ai pas encore d'infos sur la diffusion à venir de Drôle de Poker, mais je vous tiens au jus.

Dans deux semaines, je serai à Las Vegas, pour quatre jours de détente (Cirque du Soleil, Grand Canyon, un deepstack au Venetian) et quatre jours de boulot. Et chiner dans les outlets, plus avantageux que les soldes qui vont débuter en France.