Tous les joueurs de poker savent que la paire d'As est la main de départ la plus forte du Texas Hold'em. Savoir quelle est la main la plus faible est déjà source de controverses, puisque 32o et 72o se disputent la place de la lanterne rouge. Quant à établir quelle est la deuxième meilleure main du jeu, ou réaliser une classification complète des mains de départ, il s'agit de bien préciser ce qu'on mesure pour établir la classification.
La seconde meilleure main? KK chez la plupart des auteurs, mais Chen et Ankenman insistent sur le fait de posséder un As en main afin de réduire la probabilité d'occurrence d'une paire d'As derrière soi. AKs serait alors la deuxième meilleure main? Non, répondent les auteurs de Mathematics of poker, car ATs se comporte mieux que AKs contre AA. Ces considérations, issues d'un problème de heads-up où il faut pousser plus de 800BB pour gagner 1BB ou être payé par les As, n'ont à peu près aucun intérêt, puisqu'aucune application pratique de ces résultats ne peut être utilisée dans le jeu réel.
Prenons les 169 classes de main de départ du Texas Hold'em, AA-22, AKs-32s, AKo-32o. Si on considère le range des 169 classes de mains (appelons-le R169), on peut ordonner le résultat de chaque main contre R169. La plus mauvaise main contre R169 est 32o, qui a 32,3% d'équité. C'est donc la première main que l'on va passer. Considérons maintenant R168, le range restant, toutes les mains sauf 32o qu'on a passé. On recalcule l'équité de toutes les mains de R168 contre R168, on déduit la 168ème main, et on reprend les calculs avec R167, etc. jusqu'à avoir réalisé un classement complet.
Tout l'intérêt de ce classement est de bien comprendre ce qui se passe dans la zone des bonnes mains, catégorie "pas premium mais bien mieux que marginale", et de faire la différence sur la manière de jouer ces mains.
Voici le début du tableau de rétroclassement, pour les meilleures mains. Colonne de gauche, votre main de départ. En ligne, les mêmes mains de départ, dont l'effectif se cumule pour former un range adverse. Ainsi, ligne 4, à l'intersection de la ligne QQ et de la colonne TT, vous lisez 0,524, ce qui représente l'espérance de gain de votre main (QQ) contre le range adverse {AA KK AKs QQ AKo JJ TT}. Ne vous formalisez pas sur l'écriture "AAo", dans un jeu de 52 cartes normal, une paire est toujours dépareillée.
Ci-dessous, le tableau de la variance associée. Le calcul a été réalisé par la formule de König-Huygens appliquée au cas discret.
Qu'y a-t-il à observer dans ces tableaux? Tout d'abord, que lorsqu'une main est classée dernière du range résiduel considéré, son espérance est d'environ 1 contre 2. Par exemple, AQo a 0,356 d'équité face à R10={99+ AQs+ AQo+}. Ces cases sont celles en vert sur le graphique, elles représentent la grande diagonale du tableau. On peut également observer à partir de quel range une main obtient une espérance supérieure à 0,500; par exemple AKo devient rentable à partir de R13={88+ AJs+ AQo+ KQs}.
J'ai encore deux ou trois observations à faire sur le tableau des variances, avant d'écrire une conclusion de cette analyse. A suivre...
La seconde meilleure main? KK chez la plupart des auteurs, mais Chen et Ankenman insistent sur le fait de posséder un As en main afin de réduire la probabilité d'occurrence d'une paire d'As derrière soi. AKs serait alors la deuxième meilleure main? Non, répondent les auteurs de Mathematics of poker, car ATs se comporte mieux que AKs contre AA. Ces considérations, issues d'un problème de heads-up où il faut pousser plus de 800BB pour gagner 1BB ou être payé par les As, n'ont à peu près aucun intérêt, puisqu'aucune application pratique de ces résultats ne peut être utilisée dans le jeu réel.
Prenons les 169 classes de main de départ du Texas Hold'em, AA-22, AKs-32s, AKo-32o. Si on considère le range des 169 classes de mains (appelons-le R169), on peut ordonner le résultat de chaque main contre R169. La plus mauvaise main contre R169 est 32o, qui a 32,3% d'équité. C'est donc la première main que l'on va passer. Considérons maintenant R168, le range restant, toutes les mains sauf 32o qu'on a passé. On recalcule l'équité de toutes les mains de R168 contre R168, on déduit la 168ème main, et on reprend les calculs avec R167, etc. jusqu'à avoir réalisé un classement complet.
Tout l'intérêt de ce classement est de bien comprendre ce qui se passe dans la zone des bonnes mains, catégorie "pas premium mais bien mieux que marginale", et de faire la différence sur la manière de jouer ces mains.
Voici le début du tableau de rétroclassement, pour les meilleures mains. Colonne de gauche, votre main de départ. En ligne, les mêmes mains de départ, dont l'effectif se cumule pour former un range adverse. Ainsi, ligne 4, à l'intersection de la ligne QQ et de la colonne TT, vous lisez 0,524, ce qui représente l'espérance de gain de votre main (QQ) contre le range adverse {AA KK AKs QQ AKo JJ TT}. Ne vous formalisez pas sur l'écriture "AAo", dans un jeu de 52 cartes normal, une paire est toujours dépareillée.
Ci-dessous, le tableau de la variance associée. Le calcul a été réalisé par la formule de König-Huygens appliquée au cas discret.
Qu'y a-t-il à observer dans ces tableaux? Tout d'abord, que lorsqu'une main est classée dernière du range résiduel considéré, son espérance est d'environ 1 contre 2. Par exemple, AQo a 0,356 d'équité face à R10={99+ AQs+ AQo+}. Ces cases sont celles en vert sur le graphique, elles représentent la grande diagonale du tableau. On peut également observer à partir de quel range une main obtient une espérance supérieure à 0,500; par exemple AKo devient rentable à partir de R13={88+ AJs+ AQo+ KQs}.
J'ai encore deux ou trois observations à faire sur le tableau des variances, avant d'écrire une conclusion de cette analyse. A suivre...